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No9
   18-février-1998   

Editorial:

Faire un renvoi sur votre blog BONNE ET HEUREUSE ANNEE

A FORCE OUVRIERE, nous ne consultons pas les voyantes pour savoir si l'année 1998 apportera aux salariés des bonnes ou des mauvaises nouvelles. Notre expérience syndicale nous a appris que face à une adversité ou une catastrophe, on peut réagir en réfléchissant et en agissant ensemble de façon à transformer un enjeu en avancée. Quant aux bonnes nouvelles, nous savons aussi par expérience qu'elles n'arrivent pas sans travail, sans engagement et sans sacrifice.
Nous ne cultivons pas le pessimisme non plus, comme certains, au point de ne voir dans toute chose, que ce soit à Avoriaz ou sur notre lieu de travail, que l'imperfection systématique. Nous sommes raisonnablement optimistes car nous pensons qu'il faut de l'espoir pour oser modifier la réalité.
Formulons nos voeux:
  • "Une meilleure répartition du travail et des profits". Nous espérons une meilleure répartition du travail passant par une évaluation plus objective et mieux adaptée aux efforts de tous et de chacun.
  • "L'égalité des hommes et des femmes dans l'entreprise". Les femmes ont conquis par leurs luttes le droit de vote, l'accès à tous les métiers, la maîtrise de leur corps, l'égalité salariale, le droit au non harcèlement sexuel. Nous espérons, s'il reste encore quelques particularismes, que les femmes, mêmes secrétaires ou ADV, seront pleinement participantes pour les récompenses du travail. Leurs collaborateurs commerciaux l'attendent aussi.
  • "Plus de transparence dans les rapports humains". Une transparence que nous espérons à double sens. Les salariés responsables doivent être en mesure d'entendre le bon et le moins bon. Les promesses irréalistes et les silences ne peuvent apporter que déceptions et rancoeurs.
  • "Réduction du chômage et moins de précarité d'emploi". Fort heureusement, notre entreprise fait partie de celles qui peuvent se flatter de participer à l'effort national pour les créations d'emplois. Nous espérons que notre entrée dans le contexte européen ne modifiera pas cette situation.
  • "Une confiance pour notre entrée dans l'Europe". Et dans le Comité de groupe européen. La confiance n'est pas quelque chose qui s'impose. Cela se gagne. Et pour la gagner, il faut de la transparence, des résultats réels, une communication sans faille et sans fluctuations, l'acceptation d'un réel dialogue avec ce que cela comporte en positif comme en négatif. C'est bien souvent en étudiant des contradictions que l'on découvre des vérités. Et lorsqu'il s'agit de rapports humains, la sensibilisation du terrain perçoit souvent ce que les études techniques ne peuvent dévoiler. La base de tout travail économique et social en commun est toujours le respect des salariés, le respect de la législation européenne, la consultation des représentants des salariés, la poursuite d'accords préservant les conditions de travail.
  • "Amélioration des relations humaines". Au sein de Coca-Cola Entreprise, n'oublions pas que les résultats de notre travail sont tributaires de l'enthousiasme des salariés. Notre entreprise ne progressera qu'à partir de la réalité humaine qui est présente et non à coup de "show", de "grand messe" ou de "méthode de cabinet conseil". La publicité ou la manipulation ne sont pas adéquates dans des relations de travail ensemble, de collaboration. Les salariés ne sont pas des clients.
  • "Fin des discriminations, début du respect". Oublions les enjeux "politiques" personnels pour penser aux autres. Une attitude discriminatoire n'est pas digne d'un dirigeant, à quelque niveau qu'il soit. Le pire est d'entendre des phrases "il n'y a pas de discrimination" quand les chiffres ou les faits à côté montrent le contraire. Le rôle des syndicats est important et le rôle de chacun est important. Quand on veut être respecté, il faut commencer par respecter les autres. C'est ce que FORCE OUVRIERE a toujours essayé de faire à travers notre syndicat d'entreprise.
    Georges CHAPUS, Délégué syndical central


Nos engagements:

Faire un renvoi sur votre blog POUR UNE REVALORISATION DES "FRAIS DE ROUTE" DES COMMERCIAUX

Les Romains savaient qu'une bataille gagnée, ce n'est pas seulement des cohortes nombreuses, des armes adaptées, des approvisionnements suffisants, un encadrement compétent, une discipline respectée, des promesses de récompenses pour les premiers et pour chacun, des discours de motivation, un ordre de bataille déterminant. Ils n'oubliaient pas la vie des camps et les nécessaires repos et restauration des guerriers.
Chez Coca-Cola Entreprise, les frais de route des commerciaux, et plus particulièrement les frais dits "soirée étape" sont toujours "version 1993". Nos demandes de revalorisation faites régulièrement lors des réunions du Comité Central d'Entreprise n'ont pas été entendues et il faut peut-être les argumenter et les rendre publiques.
Certains commerciaux ont pu voir leur secteur "s'enrichir" de kilomètres et de clients supplémentaires. Cette mobilité fait que le retour au domicile le soir n'est pas toujours possible et l'hébergement devient une nécessité.
Quand les commerciaux travaillent sur des secteurs à vocation touristique, ils voient les prix "s'envoler" dès que c'est la saison d'accueil. En haute saison, dans les stations de ski, dans les stations balnéaires, dans certaines villes proches de curiosités ou d'attractions, les hôteliers-restaurateurs n'ont pas besoin d'afficher des prix pour attirer le client. Il y est prisonnier. Il n'est pas bon que ces commerciaux soient écartelés entre le choix de demeurer sur le lieu de travail en étant pénalisés par rapport au budget forfaitaire et le choix d'hôtels accessibles financièrement en étant pénalisés en perte de temps et de kilomètres pour l'entreprise (et donc d'argent autrement).
Notre revendication? Un budget "frais de route" réaliste et à l'image du produit que nous représentons. Nous ne rejetons pas l'idée d'un plafonnement sur justificatif, si ce plafonnement est correct.
La bataille du C.O.P., il faut la gagner aussi avec un bon camp à chaque étape. Dans l'industriel, les primes sont revalorisées tous les deux ans pour tenir compte de l'augmentation du coût de la vie. Dans le commercial, le forfait repas de midi est à 68F et le forfait soirée étape à 317F depuis 1993 (sauf cas exceptionnel qu'il faut aller "négocier", pour ne pas dire "quémander" auprès de la hiérarchie). Osera-t-on adapter ces frais au bout de cinq ans?


Nos avancées:

Faire un renvoi sur votre blog UNE ASSURANCE PREVOYANCE-FRAIS MEDICAUX EN BONNE SANTE

La réunion de concertation prévoyance-frais médicaux qui a eu lieu en janvier 1998 a montré pour l'exercice 97 des résultats prévisionnels au total très positifs avec une balance des sinistres très inférieurs aux cotisations. L'année 97 sera même meilleure (pour l'assureur AXA) que 96.
Les différents participants de la commission ont notamment présenté deux demandes au nom des salariés.
  • La "règle" d'une seule paire de lunettes par assuré et par an pourrait être assouplie en cas de casse, de changement de vue en cours d'année pour des enfants, de double pathologie optique pour des plus de 40 ans si les double-foyers sont inadaptés. Nous attendons, puisque la direction et Gras Savoye en conviennent, des assurances concrètes et écrites. Il serait anormal qu'une complémentaire maladie aggrave une pathologie avec une règle inadaptée.
  • Une documentation systématique d'assurance préférentielle individuelle faite par l'assureur et remise à ceux qui partent à la retraite. Dire que le salarié peut écrire pour demander n'est pas correct. Si l'employeur oblige les nouveaux salariés dans leur contrat à adhérer à l'assurance de l'entreprise, il serait normal aussi, quand ils partent en retraite, qu'il se préoccupe du maintien d'une couverture santé, même s'il n'y participe plus financièrement. Au delà d'une documentation, nous demandons un contrat collectif pour les retraités, avec choix d'options pour la couverture individuelle.
La couverture de la complémentaire prévoyance-frais médicaux est en bonne santé. On nous a annoncé que si les sinistres augmentaient, les cotisations augmenteraient. On nous a aussi annoncé qu'il était normal que l'assureur garde les bénéfices de l'exercice 97.
Pourtant, quand des Mutuelles font des bénéfices, comme beaucoup de salariés le constatent avec des contrats automobiles, elles n'hésitent pas à baisser les cotisations ou à réinvestir ces bénéfices dans des services ou des avantages complémentaires.
C'est pourquoi FORCE OUVRIERE a demandé à une Mutuelle de se présenter pour qu'elle puisse faire des propositions pour être mise en concurrence avec notre assureur actuel. L'écoute polie qui a été accordée n'a pas apporté, pour l'instant, de réponse au problème posé. Mais nous y reviendrons en temps utile.


   top.gif    Dépôt CCE: 18-février-1998   
   c.gif    Responsable de publication: André PUJOL