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No39
   27-avril-2004   

Nos avancées:

Faire un renvoi sur votre blog UN ACCORD SALARIAL POUR 2004

Accords majoritaires:

Cette négociation salariale s'est passée dans un contexte où la loi de modernisation sociale votée par le Parlement, a introduit une condition de majorité pour la validité des accords d'entreprise. Des négociations de branche nécessaires de par la loi préciseront l`application qui en sera faite. Une seule chose est sûre, l'époque où l'on pouvait sans risque émettre un vote de "mécontentement tout azimuts" dans l'isoloir tout en bénéficiant des avantages des accords signés est close. Le vote de chaque salarié conditionnera directement la possibilité de conclure un accord. Et de ce fait, le choix ne va plus être un accord signé ou des revendications supérieures, mais un accord ou pas d'accord assuré. D'où l'importance de la solidarité entre les syndicats qui souhaitent négocier.

FO continue la négociation:

Malgré la fin officielle de la négociation salariale, Force Ouvrière a maintenu des exigences de modification dans le projet d'accord et quatre changements ont été obtenus. De ce fait, le nouvel accord est supérieur à celui qui avait été accepté au rabais par un seul syndicat. Cela rappelle encore une fois la négociation salariale de 1995 où un seul autre syndicat avait signé à 2% alors qu'il avait accepté de signer sur une proposition moindre.
La négociation a ses limites, le poids électoral des syndicats qui revendiquent et la solidarité syndicale. L'accord après une négociation est un compromis. Force Ouvrière est un syndicat indépendant qui ne peut s'aligner sur le moins disant. L'employeur ayant espéré "une majorité de syndicats signataires" il était possible de continuer à revendiquer et Force Ouvrière n'a pas baissé les bras. Nous avons revendiqué le 15 avril "une augmentation générale de 2.3% au lieu de 2%". Un autre syndicat a aussi revendiqué le lendemain une augmentation générale de l'ordre de 2.3%.

Améliorations de l'accord:

Le seul plus obtenu pour les salaires, avec l'"augmentation générale de +2%" au 1er avril 2004, une clause permettant une augmentation complémentaire de 0.2% si l'indice INSEE dépasse 1.3% pour l'année 2004.
L'accord salarial a aussi porté sur les compléments de salaires avec une revalorisation des primes de 1.3%, une revalorisation des paniers de nuit et des forfaits repas, ainsi qu'une augmentation de la part employeur de 55% à 60% pour la prise en charge du ticket repas. Force Ouvrière a fait aussi, après la fin officielle de la négociation, revaloriser la prime d'astreinte pour les techniciens que nous avions revendiqué mais que l'employeur avait oublié dans son projet.
Le travail les jours fériés est reconnu par l'employeur "sur la base du volontariat", ce qui est conforme à l'accord ARTT. Par contre, il est désormais "majoré à 200%" pour tous (ce qui fait que le paiement effectif de la journée est à 100% + 200% = 300%). Cela s'applique aussi bien pour les salariés semaine que pour les salariés en équipe de suppléance. Les salariés ont un intérêt objectif à préférer la majoration à 200% puisque cela augmente la masse salariale, mais une faculté est laissée au salarié d'avoir à la place "la journée travaillée majorée à 100% s'accompagnant de l'octroi d'une journée de récupération". Force Ouvrière a revendiqué les jours fériés à 200% auprès de la Direction des Ressources Humaines en juin 2003. Nous avons poursuivi la mobilisation sur cette revendication dans les zones ("Quoi de Neuf Marseille" no6, 3 novembre 2003). L'accord salarial s'accompagne aussi de l'octroi de chèques vacances pour toute l'entreprise. Précédemment, cette possibilité n'était établie que dans certaines sociétés régionales venant de Pernot-Ricard. Force Ouvrière avait réussi à le faire étendre aux salariés de la zone de Bordeaux. Depuis, nous avions poursuivi la revendication à l'intérieur du Comité Central d'Entreprise. L'obtention de cette possibilité pour toute l'entreprise est un réel projet social.
L'accord salarial comporte aussi un engagement de l'employeur à mettre une "incentive" pour les administratifs du commercial. Force Ouvrière avait déjà protesté ("Quelles Nouvelles" no9, 18 février 1998) contre cet oubli qui pesait lourd dans leur salaire, comparativement aux autres salariés et une première pétition de quelques zones avait été remise à l'employeur. Les seuls retours de la Direction des Ressources Humaines ont été des réponses: "c'est difficile de trouver des critères", nous étudions toujours des possibilités". Fin 2003, Force Ouvrière a décidé de frapper un grand coup et a contacté toutes les zones commerciales et nous avons mobilisé 80% des administratifs du commercial (les autres étant absents au moment des contacts) de toute la France. La pétition a été remise directement au Président-Directeur-Général avec une entrevue que nous avons obtenue. Nous avons dû encore réinsister en envoyant un courrier complémentaire de Force Ouvrière ("Quelles Nouvelles" no38, 22 mars 2004). La mobilisation, la persévérance et l'insistance paient.

Votre force:

Force Ouvrière a dit et écrit que "le compte n`y est pas" avec 2% d'augmentation générale. Si fin 2004 le compte n'est pas à 2.2%, nous pourrons estimer que le compte n'y est toujours pas. Nous avons écrit précédemment que Force Ouvrière, c'est votre force; nous ne sommes pas forts sans vous. Cette vérité est plus que jamais d'actualité avec la mise en place prochaine des accords dits majoritaires. Notre force sera celle des salariés qui appuient les candidats qui se présentent aux Comités d'établissement.
Avec vous, nous pourrons continuer à améliorer concrètement les salaires, les conditions de travail, les retraites, la sécurité, la santé, le repos et les vacances, sans faire de promesses qui ne coûtent rien et sans être des moins disants.


   top.gif    Dépôt CCE: 27-avril-2004   
   c.gif    Responsable de publication: André PUJOL