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No34
   21-octobre-2002   

Nos avancées:

Faire un renvoi sur votre blog COCA-COLA: RETOUR VERS LE FUTUR !

L'ESC à la rencontre du consommateur:

Enfin, l'ESC (CCE European Support) a compris que les collaborateurs de Coca-Cola avaient besoin d'un retour vers le passé pour pouvoir piloter correctement leur poste et a accepté de mettre 60 jours de délai pour les mails présents sur Lotus Notes. Il est vrai que, faute d'écouter le consommateur avant, on reçoit des contacts consommateurs après. L'ESC aurait-il suivi la formation "Soyons à l'écoute du consommateur" ? Gageons plutôt que toutes les plaintes et réclamations qu'il a dû recevoir, de l'ouvrier au PDG, ont pesé dans cette décision rapide. Nous nous en sommes immédiatement fait l'écho en tant que syndicat pour défendre un outil de communication très utile pour le travail.
Il est vrai que l'ESC avait fait fort, car son nettoyage n'était pas un passage de l'aspirateur à poussière mais bien l'enlèvement de tous les meubles. De travail. Car comment se passer d'une messagerie en ce début du troisième millénaire! Chacun avait trouvé l'utilité des mails qui permettent de faire des comptes-rendus de réunion ou parfois de les remplacer et la messagerie à version bridée faisait soudain s'écrouler des pans entiers des organisations et méthodes de travail de Coca-Cola.
Les collaborateurs de Coca-Cola vont enfin pouvoir retravailler sans le stress permanent du couperet de 30 jours. Ils vont pouvoir aussi prendre plus facilement leurs vacances sans être angoissé à l'idée de revenir sans avoir un peu de travail à leur retour en consultant leur messagerie.

Pour une meilleure formation à l'archivage de la messagerie:

Coca-Cola a fait une formation rapide à Lotus Notes. Les techniques de conservation des mails en local sans encombrement des serveurs n'ont pas été envisagées et cette économie a fait perdre aux collaborateurs leur archivage classique. Si Coca-Cola permet à l'avenir une formation complémentaire sur l'archivage, elle sera la bienvenue pour tous.

Une solution satisfaisante pour l'ESC et les collaborateurs:

La limitation à 60 jours est-elle une bonne solution? Elle permet certes pour les collaborateurs de pouvoir respirer et retravailler un peu mieux. Mais techniquement elle n'est peut-être pas une bonne solution pour l'ESC.
Dans le cas d'une seule limitation active à 50 Mo comme auparavant, chacun faisait le ménage sur sa messagerie entre ce qu'il avait besoin de garder (au moins provisoirement) et ce qu'il pouvait effacer. Et il était obligé de le faire pour pouvoir continuer à envoyer des mails puisque la limitation à 50 Mo l'interdisait.
Dans le cas d'une limitation à 60 jours, elle devient principale. Le temps que chacun passait à faire le tri des messages à conserver ou à effacer devient inutile puisque l'ESC le fait et il ne sert à rien pour le collaborateur de l'anticiper. La limitation des 60 jours va tendre à faire que les collaborateurs changent d'habitude et conservent les messages, même effaçables. On risque d'en arriver à une situation où l'encombrement total des mails conservés 60 jours va se rapprocher de celle d'avant avec la limitation seule active des 50 Mo, donc sans réel gain pour l'ESC et où les collaborateurs seront toujours frustrés du coup de balai 60 jours.
L'avenir dira si la solution de conservation des mails en local qui pourra être enseignée aux collaborateurs aura désencombré les serveurs.

Une leçon utile:

Que nous enseigne cette catastrophe ?
L'ESC a réalisé un sondage, préalablement et précautionneusement avant la mesure couperet 30 jours, sur l'appréciation des services qu'il rendait aux collaborateurs. Ne doutons pas que la réponse ait été bonne, d'autant plus que les questions étaient faites avant septembre 2002. Remarquons que nous ne pouvons que supposer les réponses bonnes puisque le résultat du sondage tarde à être communiqué aux collaborateurs (comme d'ailleurs celui sur la sécurité). Le sondage étant électronique, les résultats étaient pourtant immédiatement connus par l'ESC. Mystère!
Si l'on considère le denier sondage d' "opinion interne", chacun aura remarqué que l'on nous questionne et requestionne sous différentes formes pour savoir: - Est-ce que votre manager, votre PDG, votre entreprise vous communiquent ce qu'ils doivent vous communiquer ? Et dans l'autre sens : - Est-ce que vous communiquez à votre manager ce que vous devez lui communiquer ? Par contre, à aucun moment ne nous est posé la question primordiale :

question1

Question qui peut être reformulée autrement :

question2

Si l'on regarde l'ESC, chacun a bien noté que la communication du haut vers le bas a été faite sur le couperet des 30 jours, quoique auparavant chacun ait reçu des messages en anglais indiquant 60 jours, 90 jours... Dans l'autre sens, vous avez pu faire part de vos réponses aux questions bridées de l'ESC (même s'il n'a pas encore communiqué le ressenti global). Mais aucun collaborateur, de l'ouvrier au PDG, n'a pu être écouté avant la mesure de couperet de l'ESC. C'est ce qui manque chez Coca-Cola: l'écoute avant décision.
Coca-Cola pourra dire après dépouillement de l'"enquête d'opinion interne": l'entreprise se met à l'écoute des collaborateurs et chaque manager est jugé par ses collaborateurs. Nul doute que des journalistes de grands quotidiens ou de revues de droit social se seront fait l'écho de cette grande première (qui à l'usine de Grigny sera une grande deuxième puisqu'il a fallu que la majorité des collaborateurs se mettent en grève trois semaines en 1995 pour qu'on daigne écouter leurs doléances).
Pour une fois que le PDG, les Directeurs de zone ou d'usine, les Comités de direction, etc sont touchés par un manque d'écoute de l'ESC et comprennent l'angoisse de leurs archives personnelles disparues définitivement, ils sont à même de comprendre ce que ressent chaque collaborateur quand une décision inadaptée (car sans écoute préalable) est prise. Ce n'est pas parce que quelque chose paraît bon à celui qui a du pouvoir que cela est bon pour celui qui exécute ou subit. Ce n'est pas parce qu'une minorité exagère ou ne se sent pas concernée qu'il faut punir ou embêter la majorité.

Merci ESC:

Merci ESC de nous avoir permis de démontrer à tous ce que Force Ouvrière dit et répète à longueur d'article syndical, d'intervention en Comité d'établissement ou question des Délégués du personnel.


   top.gif    Dépôt CCE: 21-octobre-2002   
   c.gif    Responsable de publication: André PUJOL