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No33
   10-octobre-2002   

Editorial:

Faire un renvoi sur votre blog PROGRESSION DE L'ENTREPRISE ET INTERESSEMENT DES SALARIES

Etre salarié d'une entreprise, ce n'est pas seulement recevoir un salaire en échange d'un travail, c'est aussi aider par son travail son entreprise maintenir sa compétitivité sur un marché difficile comme chacun le constate aujourd'hui. La forme essentielle de la progression d'une entreprise se mesure à l'intéressement quand les salariés ont la chance d'arriver à ce qu'un accord soit conclu avec les syndicats. En aidant son entreprise à réussir les objectifs de l'intéressement, on permet le maintien des emplois car chacun sait bien que quand une entreprise stagne, elle cherche à faire des économies partout.
L'intéressement est un élément variable non obligatoire pour un employeur et qui dépend de la progression de l'entreprise. La faible progression de l'entreprise en 2002 par rapport à celle budgétée devrait générer un intéressement modeste si les chiffres se maintiennent à ceux actuels. Coca-Cola représente pourtant toujours plus de la moitié du marché des soft-drinks en France en 2002 et l'avenir de l'entreprise dans laquelle nous travaillons est bon.
L'intéressement est quelque chose qui est étroitement lié aux résultats de l'entreprise et la législation ne permet pas de faire des cadeaux pécuniaires sans imposition aux salariés autrement. Revendiquer comme si c'était possible d'avoir un intéressement bon alors que l'entreprise reste au même niveau de vente, ce n'est pas sérieux. Certains pourraient se comporter comme des boutiquiers obnubilés par la concurrence et se réjouir de voir que l'intéressement 2002 sera en baisse par rapport à 2001 qui avait été particulièrement fort parce qu'ils ne seraient pas signataire de l'Accord qui l'institue pour 3 ans. C'est comme si un professionnel de la santé d'une clinique se réjouissait du taux d'échecs médicaux dans un hôpital au lieu de regarder l'amélioration globale de la santé des habitants en France. Ce n'est pas sérieux. Certains pourraient oublier bien rapidement qu'ils avaient proposé un accord basé sur le volume des ventes qui lui n'aurait rien apporté aux salariés
Bien sûr, on ne peut pas faire que les numéros de loto choisis touchent le jackpot à chaque fois, et si l'intéressement est aussi un pari, il permet, à l'inverse du loto de gagner plus dans la majorité des cas (avec une reconnaissance matérielle des efforts).
La seule chose qui n'est pas possible, c'est de faire que le rouge soit vert et qu'une stagnation soit une progression. Si quelqu'un dit qu'une entreprise peut faire des cadeaux pécuniaires, il se trompe ou il cherche à tromper, car la loi en France l'interdit. Seul le pari de l'intéressement codifié dans un accord est possible.
A cette somme de l'intéressement qui sera perçue en application des résultats de l'entreprise en 2002, une participation aux bénéfices devrait s'ajouter puisque l'employeur prévoit des bénéfices pour les années futures depuis 2001.
Quand rien ne va plus dans une entreprise et qu'on cherche à comprendre ce qui se passe, on interroge les anciens pour savoir s'ils ont connu cela avant. S'il y a des facteurs internes à la situation, il est judicieux de se dire que les causes sont proches et que ce qui ne va pas est largement la conséquence de sa propre pratique ou de celle qu'on laisse faire.
Ceux qui sont sur le terrain réfléchissent à leur propre pratique, et s'ils sont obligés d'appliquer les ordres reçus, ils ont aussi des idées. De la confrontation des idées naissent toujours des décisions nouvelles et audacieuses. Quand la situation est bonne, ceux qui réussissent servent d'exemple à ceux qui réussissent moins bien. Quand la situation est moins bonne, ceux qui réussissent le moins bien sont souvent ceux qui voient le mieux le défaut des ordres.
Coca-Cola Entreprise tire les leçons de ce qui se passe et les prévisions de ventes pour 2003 seront réajustées. Coca-Cola Entreprise reconnaît aussi que les facteurs climatiques ne sont pas la seule condition de la situation actuelle et qu'en dehors des causes externes, qui ne dépendent pas de l'entreprise, il y a au moins 40% de causes internes. Pour le Vending par exemple, on admet enfin qu'il est aussi important de garder un client que d'en faire un nouveau et que la qualité de nos prestations est une priorité. C'est ce que Force Ouvrière dit depuis quelques années en dénonçant les pratiques de pression sur les salariés pour avoir une augmentation des clients visités et des distributeurs placés avec diminution du temps à leur consacrer.
Jean-Pierre PUZIN, Délégué syndical central


   top.gif    Dépôt CCE: 10-octobre-2002   
   c.gif    Responsable de publication: André PUJOL